Récit d'un road trip en Saône-et-Loire

Belle carpe de Saône-et-Loire
Damien vient de passer un séjour de pêche mémorable entre potes. De retour dans le métro Parisien, ses pensées s'envolent. Il commence à écrire avec un objectif : vous embarquer avec lui dans le récit de ces quelques jours pleins de péripéties…

Un rêve de potes

Cela fait des années qu’avec Pilou et Franck, on pêche de plus en plus souvent ensemble. Jamais pour plus de 24h faute de temps et d’agendas, mais souvent pour un coup du soir ou une nuit, toujours autour d’un bon gueuleton. Parce que oui, cela fait partie du partage et de notre passion.

Un jour, à la fin de l’an dernier, nous nous sommes pris à rêver d'un road trip. Depuis ce jour, nous n'avons plus lâché cette idée. C’est comme cela que je me retrouve à vous en faire le récit.

Une destination toute trouvée

Pour si peu de temps (nous partions une semaine), il était compliqué d’aller en grand lac, sans pré-amorcer. C’était un pari assez conséquent. Il nous fallait aussi trouver une destination pas trop éloignée du point de départ afin de pouvoir profiter au maximum de nos jours sur place.

Nous mettons donc cap sur la Saône-Et-Loire !

L’idée de pêcher un grand fleuve nous réjouissait tous. Mais le but du road trip étant d’être itinérant, nous avons choisi de changer de spot tous les jours. La planification de ceux-ci a été très difficile dans la mesure ou nous n’avions pu nous voir que 2 fois avant de partir. Nous partions quasiment à l’improviste, avec deux feuilles de papier A4 et des points GPS.

Jour J : Dimanche 1er Aout

9h30, rendez-vous chez Franck pour charger le camion avant de partir. Pilou est en retard, mais on l’excuse, il a amené les croissants. Les 150kg d’appâts, le bateau, nos affaires persos, le matériel photo, et le bateau étant chargés, nous partons.

On a choisi de passer la journée et la nuit du dimanche dans un étang privé afin de se familiariser avec le chargement/déchargement du camion, et d’assurer quelques poissons au cas ou la semaine tournait mal. Il fait beau et chaud, cela fait du bien de sortir les cannes. Le plan d’eau est joli, mais rien ne se démarque vraiment au fond, à part le lit de la rivière. On passe une bonne nuit, avec 1 poisson chacun, nous sommes désormais en confiance pour la suite.

Jour 2 : Lundi 2 aout

Nous prenons la route pour la rivière Seille. On a choisi un spot apparu il y a quelques années dans un masterclass Korda, présenté par Bruno Médou. Le spot est superbe, il donne clairement envie de pêcher. On met une bonne heure à choisir où pêcher, comment pêcher, et définir les plans pour le jour d’après car nous voulions tester deux spots à cet endroit.

Pour finir, on s’est rendu compte que la précédente crue avait fait beaucoup de mal dans le comportement des poissons. Cela allait être difficile, d’autant plus que la pêche de nuit était interdite sur le secteur.

On a finalement fait un capot total, qui a fait du mal au moral, de plus avec l’arrivée de la pluie en force. On change d’endroit.

Jour 3 : Mardi 3 aout

Nous passons la matinée à étudier un parcours de nuit sur la même rivière, sous la pluie, afin de voir si un spot nous plait. On atterrit en ville, à Louhans, qui est apparement un spot assez connu, mais difficile de pêche. Il pleut. On décide tout de même d’aller se renseigner auprès du magasin de pêche le plus proche. Prendre des informations locales à un endroit que l’on ne connait pas est toujours très important, cela nous sauvera d’ailleurs la nuit suivante. Malgré tout, ces informations ne nous ont pas donné beaucoup plus que ce qu’on avait déjà. Il y a du gros à faire, mais le spot est difficile, et infesté de glanes.

En début d’aprem, on décide de monter le camp. On privilégie tous la pêche au spot, majoritairement sur les bordures. Résultats de cette journée : une miroir d’environs 7kg, et un glane de 2m10 pris avec une escalope de porc qui n’a pas tenu dans la glacière… Avant de repartir, nous sommes allés dans un autre magasin de pêche afin d’avoir d’autres informations. Avec un positivisme assez spécial, nous avons compris que le gérant de ce magasin ne souhaitait pas particulièrement échanger avec nous, mais aussi que la Seille et la Saône étaient particulièrement difficiles ces temps-ci. Dommage, on abandonne presque l’idée de pêcher la Saône.

Jour 4 : Mercredi 4 aout

Globalement, cela fait 3 jours que l’on misère alors que l’objectif était de faire du fish tous les jours. Sur les conseils de Bastien Delhomme, on tente une petite rivière, qui ne va pas nous séduire plus que cela. On décide tout de même de parcourir quelques kilomètres à pieds et en voiture pour trouver un endroit intéressant. Vers 14h, sans rien trouver, on decide de faire une pose pour casser la croûte. Et à ce moment, on va faire une formidable rencontre...

Deux papis arrivent à fond sur le ponton handi-pêche situé un peu plus loin. Ils enchaînent les vifs comme dans le sketch de De Funès ! Toujours en recherche d’informations pour notre prochaine nuit, on décide d’aller engager la conversation. La scène était belle. Une complicité de dingue, des meilleurs amis qui vont à la pêche les après-midi, on s’est reconnus en eux dans 50 ans !

En suivant leurs conseils, nous arrivons 20 minutes plus tard dans une gravière fédérale. Quel bonheur de trouver un hangar pour faire sécher toutes nos affaires ! L’étang est beau, on installe les cannes. On passe un bon moment, on prend du temps pour se changer, se laver (pas trop non plus). Il y a des fouilles très importantes sur le coup à la graine de pilou, qui lui offrira une superbe commune à 4h du matin.

Jour 5 : Jeudi 5 aout

La fin de l’aventure approche peu à peu. On prend la route vers 10h, direction Mâcon pour visiter le magasin Forum Chasse Pêche dans lequel travaille Bastien. On était comme des gosses. Le rayon carpe est gigantesque, le plus gros qu’on ait jamais vu. Il a le plus grand rayon Nash d’Europe, plus de 96% de la gamme !

On a discuté un bon moment, pour trouver un dernier spot qui pouvait nous sauver la session. Les courses sont faites, on prend la route pour le canal. On se trompe de spot, mais on va rencontrer de nouveau des personnes d’une générosité rare. On a passé un bon moment, on a pu se doucher, réfléchir au lendemain, pré-amorcer, afin de mettre toutes les chances de notre côté. La nuit est soldée par 3 poissons pour Franck, et une décroche pour Pilou. Rien sur mon coup, à part des tapes de poissons blancs. Je n’ai toujours pas eu un seul départ de carpe depuis le début de la semaine. On change une dernière fois de spot.

Jour 6 : Vendredi 6 aout

Motivés, on attaque le dernier spot dans l’espoir de sauver la session. On veut faire un gros poisson. Le bief est long, on décide de se séparer sur un peu plus de 500m. Chacun son bed, un minimum d’affaires, les repas sont fait au milieu.

1h après avoir posé les cannes, premier départ. Elle se tanke dans les branches. Franck arrive à la faire sortir des branches, elle finit au sec. Quel poisson ! Elle passe la barre des 11/12kg, on est heureux. Après la remise à l’eau, je décide d’aller faire un tour sur mes cannes. Sur celle la plus loin, je vois que le fil s’est décalé. Je prends contact, fish ! Incroyable, on ne sait toujours pas si la centrale n’a pas bippé à cause de la distance, ou si elle a sonné le temps que j’arrive à mes cannes. Le poisson n’est pas gros, mais c’est une petite pépite écaillée. Juste magnifique. La journée va se solder par 7 poissons, la nuit par 3 dont deux vraiment jolis, je vous laisse admirer les photos.

On s’est fait réveiller par la pluie sur les beds, on est complètement trempés, fatigués, mais heureux. On l’a fait, le contrat est rempli, on peut repartir sereins, mais surtout, avec l’envie de repartir dès l’an prochain.

Que du bonheur

Alors pour finir ce petit récit, je voudrais vous remercier, les mecs, pour ces 6 jours incroyables qu’on a passés ensemble, pendant lesquels on est sortis de notre petite zone de confort, pendant lesquels on a beaucoup ri, pendant lesquels on s’est posé des questions, pendant lesquels on a pas toujours été d’accord, mais pendant lesquels on a profité de ce que nous offre la nature et notre passion en termes d’expériences humaines et halieutiques.

À l’an prochain, objectif grand lac, objectif grand poisson, objectif partage.

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